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Pourquoi les régimes font-ils souvent grossir ?

Pourquoi les régimes font-ils souvent grossir ?

Beaucoup ont eu un rapport d’amour et de haine avec les régimes et en gardent souvent un mauvais souvenir et pour cause… Le régime est un processus long qui met le corps à l’effort et pas forcément d’une manière saine. 

D’ailleurs, le régime n’assure pas souvent que tu arrives à ton objectif et avec le temps, on s’aperçoit de plus en plus que les régimes ne fonctionnent pas, en tout cas pas sur la durée… Donc ça veut probablement dire que le problème vient de la notion de régime en elle-même.

Mon avis va sûrement aller à contre-courant de la norme en musculation, voire de la norme tout court, mais je ne pense pas que les régimes permettent de perdre du poids. Et pour deux raisons : son impact sur ta forme physique et sur ta santé mentale ! 

Les régimes font-ils toujours grossir ?

Quand j’ai commencé la musculation, j’ai essayé beaucoup de régimes, parfois même des régimes un peu farfelus… En plus d’être durs psychologiquement, aucun n’a fonctionné ! Par la suite, dans le cadre de mes coachings, j’ai pu constater que certains de mes saiyajins avaient aussi essayé de faire des régimes sans résultats sur le long terme. 

Ce phénomène peut s’expliquer car tu modifies ton métabolisme en fonction de tes régimes et il y a une réponse physiologique à cela. Ton corps agit en fonction de ton environnement, tes habitudes, etc. Donc il s’adapte au mode de vie que tu lui imposes. Ton métabolisme en prend aussi un coup… À court terme, les régimes font maigrir, au moins la première fois. En revanche, en cas de régimes répétées sur des longues périodes, il arrive souvent que même à court terme le régime soit un échec.

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Pourquoi ?  Parce qu’à moyen terme, ton corps commence à s’adapter. Par peur de la restriction, il stocke. Ça implique une reprise de poids dans la très grande majorité des cas. À long terme, il s’adapte même au niveau cellulaire. Ton transit et tes cellules intestinales changent, et ton organisme absorbe moins de protéines, de vitamines, etc. 

Par exemple, si tu n ‘absorbes pas assez de nutriments, ton corps va se mettre en mode réserve d’énergie, ce qui peut créer des carences, mais aussi avoir des conséquences sur la fabrication des tissus osseux, musculaires, capillaire etc. 

Concrétement, ça veut dire qu’on observe que suite à un régime il n’est pas rare d’avoir les cheveux et la peau plus fine, les os plus fragiles…  C’est parce que tu vas fabriquer moins de tissus et ton corps va produire moins de cheveux, de muscles, la densité osseuse diminue.

Ton corps n’est pas seulement constitué de graisses, c’est un écosystème qui vit et qui répond à sa manière à tous nos changements alimentaires, physiques et psychologiques.

On observe même parfois des prises de poids supplémentaires, par rapport au poids d’avant régime. Sur le long terme, le cerveau a de nouveaux réflexes et souvent j’entends dire “je dois m’imposer des règles de plus en plus strictes”. Parce que tu te restreins, tu auras tendance à manger soit trop, soit trop peu. Donc perdre du poids rapidement devient de plus en plus difficile, parce que ton corps, en réponse à ces restrictions, se met en mode survie. Concrètement, il s’économise autant qu’il peut. 

Une des premières solutions pour s’économiser : stocker ! Autrement dit, plus tu te restreins, plus tu grossis. Plus tu enchaînes les régimes, plus ces mécanismes physiques et psychologiques s’ancrent, et plus tu auras tendance à t’alimenter de manière désordonnée, sans écoute de ton corps, sans écoute de tes besoins.

C’est pour ces raisons que, oui, sur le long terme, les régimes font grossir. Et ils peuvent même être dangereux pour la santé.

Les conséquences psychologiques des régimes

Le régime s’accompagne souvent d’un changement sur ton mental de par ses contraintes physiques. Il déteint sur l’estime de soi car dans les premiers temps, tu auras une houle de bien-être mais un peu plus tard, tu vas reprendre du poids. Émotionnellement, cela va être un désastre pour ton estime personnelle. 

C’est comme si on te disait que tes efforts n’avaient servi à rien… La culture du régime joue avec l’idée de santé et de forme mais, en réalité, elle est toujours liée au contexte politique et social. Par exemple, l’évolution de la mode a influencé les types de physiques que l’on considère beaux, en bonne santé (on valorise les rondeurs à des époques où les calories se font rares, et inversement à une époque où elles sont abondantes et peu chères, on valorise les corps minces, voire trop minces), donc même l’idée de santé varie selon les époques.

Donc le poids à viser c’est le poids de forme ! Celui dans lequel on se sent bien, physiquement et mentalement. Ça demande aussi que tout le monde remettent en question ses propres critères physiques, en se demandant d’où ils viennent.

La culture du régime est la raison pour laquelle les gens n’arrivent pas à perdre du poids. Quand la personne atteint un pic de perte de poids, on ne regarde que l’instant présent et non l’impact du régime sur le long terme. Et c’est dommage, car la réalité est alors bien différente.

Au début du régime, parce que tu te prives, le cerveau va être en mode “recherche de nourriture” et donc être sur-stimulé. Tu te sens plus en forme, mais c’est un leurre. Les conséquences sont assez violentes, autant physiquement que psychologiquement, ce qui peut être synonyme de déprime. Cela laisse apparaître un sentiment de culpabilité, c’est un cercle vicieux et fatiguant psychologiquement…

Je pense qu’il y a un travail collectif et personnel à faire car on voit les choses de la mauvaise façon. En effet, ce travail est nécessaire pour dépasser le paradoxe suivant : si le poids idéal c’est le poids dans lequel on se sent bien (poids de forme), à la fois physiquement et mentalement, on comprend deux choses :

  • il va beaucoup varier d’une personne à une autre ;
  • c’est très difficile de s’accepter et de changer sa vision des choses et ses propres réflexes dans un monde où on nous rabâche qu’il n’existe qu’un seul type de beauté

Le poids de l’histoire sur la notion de régime  

Donc, finalement, la notion de régime est liée à une époque et à une mode

Les premiers régimes (dans le sens où on l’entend aujourd’hui, ça ne veut pas dire qu’il n’existait pas de recommandations ou de modes différentes avant) s’adressaient autant aux hommes qu’aux femmes. Par exemple, le premier régime amaigrissant semble dater de 1863.

Il est écrit par un anglais, William Banting, qui popularise sa méthode en écrivant un manifeste racontant son histoire d’ancien obèse qui est parvenu à perdre du poids en limitant les sucres. Il s’adresse même plutôt aux hommes dans son manifeste. À cette époque, le livre de Banting est très différent de ce qu’on trouve en recommandations alimentaires.

Les hommes sont alors également visés par les injonctions à la minceur parce qu’il existe une crainte de “dévirilisation” liée aux nouveaux métiers de l’époque. C’est l’industrialisation en Occident, et elle entraîne une crainte que l’homme qui fait à présent des métiers de bureau, de paperasse, pendant que les machines font le travail “physique”, perde sa virilité. On valorise alors un corps mince et musclé pour les hommes, comme pour retrouver une “virilité perdue”.

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Néanmoins, c’était déjà la mode pour les femmes aux XIXème d’être fines, c’est l’époque des corsets, etc. Il y a également des livres où il est raconté que les femmes prennent toutes sortes d’élixirs et de pilules pour rester minces, parfois même très dangereux car visiblement certains contenaient de l’arsenic !

Donc, même si l’idéal est différent de l’idéal des décennies suivantes, au XIXème siècle les femmes doivent déjà être plutôt minces. À l’époque c’est la mode des tailles très fines et des silhouettes en “sablier”. 

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1918 marque la sortie d’un livre qui fait sensation aux E.U., écrit par la docteure Lulu Hunt Peters qui introduit le concept de calories au grand public. Pour le coup, elle s’adresse plutôt aux femmes, leur demandant d’être vigilante, de compter leurs calories et pour plusieurs raisons : à la fois pour des raisons de santé et de beauté, mais aussi pour des raisons politiques.

C’est la première guerre mondiale, et il faut économiser la nourriture et les calories en particulier, qu’il faut envoyer aux soldats qui se battent en Europe. C’est intéressant parce que ça montre que dès les premiers régimes amincissants au sens où on l’entend aujourd’hui (et ça n’a pas trop changé, le principe reste plutôt le même depuis tout ce temps), les raisons sont toujours à la fois politiques et esthétiques. 

La mode des corps vraiment filiformes pour les femmes semble commencer dans les années 1920. C’est aussi le développement d’Hollywood et du star system, qui semble jouer un grand rôle dans la diffusion du modèle du corps très mince. C’est aussi à cette époque que naissent les premiers magazines féminins de mode type vogue. Depuis, même si les hommes sont également touchés, la très, très grande majorité des régimes amincissants s’adressent aux femmes.

La santé a toujours été un argument dans le développement et le succès de tel ou tel régime mais en fait, c’est toujours sur trois plans au moins : politique (valeurs, etc.), esthétique et santé. Si on disait “je vous vends un régime horrible pour votre santé”, ça ne marcherait pas. Par contre ça ne veut pas dire que ça n’a pas été le cas !

On parle d’une époque où les marques de cigarettes faisaient de la pub en expliquant que fumer c’était bon pour la santé, en particulier parce que ça aide à perdre du poids. L’endoctrinement est assez important et la grosse transition, pour les femmes en particulier, arrive au début du XXème siècle.

Le phénomène s’est investi dans le monde de la mode et du cinéma, et des créateurs comme Paul Poiret ne voulait pas habiller des « femmes grosses » car la société ne s’intéressait pas à elles et estimait qu’on ne pouvait pas faire grand chose pour elles.  Ce qui a joué un très grand rôle dans la représentation de la femme dans la société. 

L’industrialisation de la mode a permis d’encadrer les critères physiques. Les entreprises de textile produisaient, et produisent encore, des vêtements orientés vers une catégorie d’hommes et de femmes considérées comme « maigre ». Le spectre des tailles de vêtements disponibles en magasin reste toujours assez limité.  

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Le pouvoir grandissant des médias dans la société a également permis la solidification de ces normes physiques. Dans les médias, beaucoup de fausses informations étaient relayées pour effrayer les gens et les pousser au régime. Une technique de commercialisation dans la promotion des produits amincissants était la rédaction d’articles de magazine ou d’affiches promotionnelles affichant des femmes minces et écrit à la première personne.

C’est une technique que l’on utilise aujourd’hui encore. Comme par exemple, les pubs à la télévision dans lesquelles on peut voir une personne faire la promotion d’un régime. Il y a tout un aspect psychologique derrière ces pubs afin de créer un lien d’appartenance chez le téléspectateur. 

Les réseaux sociaux ont également repris le marché du régime avec des pubs ciblées suggérées en fonction de nos recherches internet et des algorithmes appliqués par les applications. Il est donc difficile de complètement se détacher des discours pro-régimes farfelus. Donc au lieu d’apprécier le corps tel qu’il est, beaucoup continuent à souffrir des normes imposées de manière arbitraire par la société.

C’est comme pour le grignotage, ce n’est pas nécessairement un problème de poids mais avant tout une problématique invisible à l’œil nu (les habitudes, le fait d’avoir quelque chose à mâcher, l’ennui, le stress, etc). Mais il est toujours possible de se remettre en question et redéfinir nos codes et notre corps idéal. 

Quelles alternatives aux régimes pour ne pas grossir ?

Donc finalement, quel est le signe de beauté, de santé et de richesse intemporel ? C’est un corps en bonne santé et dans lequel tu te sens bien, qui devrait être un signe de beauté !

Le régime est étroitement lié aux critères de beauté et à une classe sociale mais la notion de santé est dénaturée. Elle est devenue un argument de vente. La vérité c’est que la santé n’est pas un poids, mais que le surpoids (pas le surpoids par rapport à une norme de beauté mais le surpoids, ou l’obésité, en tant qu’état qui a des conséquences sur la santé) est tout de même un problème qui existe et auquel il faut faire face ensemble. 

Le poids idéal ne peut pas se calculer, parce qu’il vient à la fois de ressentis physiques et mentaux. C’est la grande difficulté. C’est pour cette raison qu’il faut remettre en question la définition d’un régime et son impact sur ta santé physique et mentale. 

En prenant conscience de l’effet néfaste des régimes sur notre vie, on apprend également ce qu’il faut changer parmi nos habitudes ou notre alimentation : en apprenant et réapprenant à manger équilibré et varié, ce que cela veut dire, comment manger, etc.

Le rapport à l’alimentation ne doit pas être synonyme de peur car l’injonction est dangereuse. Ça veut dire que même si l’injonction s’appuie sur des choses vraies et vérifiées scientifiquement (par exemple : le sport c’est bon pour la santé), la manière de présenter les choses est tout aussi importante que la nature du conseilSi tu as besoin d’être accompagné.e, tu peux demander conseil à un.e nutritionniste.  

Ce qui est également dangereux avec les régimes, c’est de ne pas comprendre ce que l’on fait. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins et envies donc il est plus que nécessaire de s’écouter et de réfléchir sur ce que tu manges. Dans l’idéal, ça s’équilibre, les envies sont en accord avec les besoins, mais beaucoup de facteurs peuvent venir déséquilibrer cela. 

Dans ce cas, plutôt que de faire un régime, il faut comprendre pourquoi, et d’où vient ce déséquilibre. Manger c’est toujours lié aux émotions, donc il faut toujours regarder par là. Pourquoi j’ai envie de manger tout le temps ? Ou jamais ? Quel type d’aliments ?  Est-ce que je dors bien ? etc. Le problème aussi, c’est qu’on pense en termes de groupe et non à l’individuel.  Ce qui fonctionne pour ton ami, ne va pas forcément fonctionner pour toi. 

Quand tu rentres dans une logique de régime et de cadre, c’est systématiquement un échec. Il faut donc trouver une alimentation qui correspond à ton métabolisme… Et ça passe forcément par un travail personnel. L’idée serait d’inverser la dynamique ; ce n’est plus la tête qui travaille et le corps qui agit, mais ça va plutôt être la tête qui est à disposition du corps. De cette manière, tu vas inverser ton rapport à l’alimentation, ce qui te permettra de mieux accepter tes émotions, tes envies et tes besoins. 

Finalement, c’est quand tu es soumis.e à des injonctions que tu prends du poids. Il faut te libérer de ce poids, car en te libérant la tête, tu t’accordes à libérer le poids excédentaire. Cela te permet de t’alléger, dans les deux sens du terme : physiquement et psychologiquement mais également socialement, en délaissant les codes qui t’obligent à répondre à ces critères physiques.  

Ce que j’ai essayé de t’expliquer dans cet article, c’est que tu n’es pas obligé.e de te restreindre à des régimes drastiques qui n’auront pour conséquence que de te dégoûter du sport/de l’effort et qui vont transformer négativement ta vision de l’alimentation et sûrement créer des comportements à risques comme le grignotage voire pire, l’anorexie ou la boulimie. 

Ce que je conseille toujours, c’est de faire un rééquilibrage alimentaire, respectueux de ton corps et qui va ne pas bousculer ton alimentation. L’objectif premier c’est d’apprendre à écouter son corps et à gérer ses émotions pour pouvoir répondre à ses besoins (y compris le plaisir, le plaisir est très important dans l’alimentation !) Mais manger pour le plaisir ne s’oppose pas à manger pour répondre à ses besoins physiologiques ! 

Le but de ma méthode, c’est d’apprendre à répondre à ses besoins physiologiques en écoutant son corps (c’est là que sont les réponses, pas dans un régime) et de répondre à ses besoins émotionnels en (ré)apprenant à prendre du plaisir en mangeant. 

Mon coaching sportif se base sur la même philosophie, donc si tu veux aller plus loin je te propose mon coaching personnalisé de 3 mois comprenant un programme sportif et alimentaireTout au long de ces trois mois je serai à ton écoute, si tu as besoin de conseils ou si tu as des questions complémentaires !

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